lundi 3 mai 2010

Divine Toilette !



(c) Rossini

Lors d’une vente de dessins et tableaux anciens, qui se tiendra le 11 mai 2010, à la salle des ventes Rossini, sera mise aux enchères une Toilette de Venus, réalisée dans l’entourage de l’un des peintures les plus lyriques du XVIIème s italien : Francesco Albani. L’œuvre est estimée entre 1200 et 1500€, au lot n°17.

Formé à l’Académie des Carrache qui, dans le deuxième partie du XVIème s, rénova le grand genre de la peinture de paysage, Francesco Albani, dit l’Albane (1578-1660), s’est essentiellement fait connaître par ses peintures poétique, qui lui ont valu le surnom d’Anacréon de la peinture, en référence au fameux poète grec du Vème s.

Ainsi, les œuvres les plus célèbres de ce peintre mettent en scènes les Amours des dieux : Vénus et Adonis, Hermaphrodite et Salmacis… dans des paysages pittoresques qu’il emprunte à sa région natale, l’Emilie-Romagne. Son amour pour l’Antiquité se traduit par des compositions où se mêlent palais, fontaines, portique, jeunes femmes drapés à la grecque, dans des paysages bucoliques, propices à la rêverie.

(c) Louvre
Notre tableau est une reprise, certainement par un élève du maître, d’une de ses plus fameuses compositions, conservée au Musée du Louvre : La toilette de Vénus ou l’Air, datée entre 1621 et 1633. L’original fut commandé par Ferdinand de Gonzague, duc de Mantoue, et fait partie d’une série de quatre tableaux figurant les quatre éléments et destinés à la Villa Favorita. Les tableaux entrèrent, à la mort du commanditaire, dans la collection des Médicis.

L’Albane met ici en scène l’Amour sensuel, incarné par Vénus, à demi-nue, sur une chaise basse. Les trois Grâces sont occupées à la coiffer et à la parer. Elle se prépare à recevoir Adonis. Derrière le groupe de déesses, se dresse un palais fantastique, certainement reprise de l’architecture contemporaine. Symboliquement, Vénus représente l’Amour sensuel, en opposition à Diane qui, elle, incarne la Chasteté.

L’art de Francesco Albani se caractérise par ses figures gracieuses de nymphes ou de déesses, aux carnations claires, héritées de la peinture vénitienne de la Renaissance, la beauté de ses paysages sereins, aux couleurs claires, aux eaux cristallines et à l’importance accordée à la végétation. L’école des Carrache avait, en effet, pour principes directeurs de revenir à l’étude des maîtres anciens et à l’étude de la nature.

A vos enchères !

Informations pratiques :

Salle des ventes Rossini 7, rue Rossini 75009 Paris

Mardi 11 mai 2010 à  14h00
E-mail - contact@rossini.fr
Tel. 01 53 34 55 00

Pour aller plus loin :

Stéphane Loire, Ecole italienne XVIIème siècle, I. Bologne, Editions Réunion des Musées Nationaux, 1997.

Stéphane Loire, L'Albane (1578-1660), Dossier du Musée du Louvre, Editions de la Réunion des Musées Nationaux, 2000

Catherine Puglisi, Francesco Albani, Yale University Press, 1999

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