jeudi 26 novembre 2009

Apaisons les dieux !


(c) Delorme et Collin du Bocage


Une nouvelle vente d''archéologie se tiendra à Drouot, le 5 décembre, organisée par l'étude Delorme et Collin du Bocage, avec pour experts en archéologie Messieurs Michel et Gilles Cohen.

L'objet qui a retenu mon attention est le lot 44 : un manche de sistre, datée de la dynastie Saïte (664 à 525 avant J.-C), en faïence vert pâle à trace d'émail (est. 5/6.000 euros). C'est donc l'occasion de revenir sur un objet emblématique de la musique et de la religion égyptienne.

Le sistre est un instrument de musique qui se compose d’un manche cylindrique, support de représentations divines, et d’un cadre prenant, pour certains, la forme de naos percé et où étaient insérés des tiges horizontales garnies des coquilles ou de rondelles de bronze. On agitait l’instrument un peu comme un hochet pour faire de la musique. Il était dédié au culte de la déesse Hathor, déesse de la joie, de la danse et de la musique. Il est donc tout naturel de trouver des représentations de la déesse sur les sistres, mais également sous forme de chapiteaux aux façades des temples qui lui sont consacrés. La déesse, tant sur les sistres que sur les colonnes dites « hathoriques », est généralement représentée sous sa forme humaine, coiffée de sa lourde perruque retombant de part et d’autre de son visage, surmontée d’une couronne entourée de cornes de vache. Elle conserve également des oreilles de vache.



Seules les « chanteuses » du culte d’Hathor se servaient de cet objet, pendant les liturgies ou les rites funéraires. Le sistre, dans la mythologie égyptienne, servait à apaiser les dieux. Son nom égyptien évoquerait le bruissement que faisait la vache Hathor en se promenant dans les champs de papyrus.


Comme cela est le cas sur notre objet, le double visage d’Hathor est souvent associé au naos, petit édicule rectangulaire qui contenait la statue de la divinité, et à l’uraeus, cobra dressé, protecteur du pharaon. Ici, la déesse est coiffée d’un naos, à l’intérieur duquel se trouvent deux uraei. Ce type de sistre est le plus ancien que nous connaissons et remonte à l’Ancien Empire (2700 à 2200 av. J.-C.), il était très souvent réalisé en faïence et le naos pouvait être surmonté d’un vautour.


Pour un objet similaire, on peut se reporter à un sistre, de Basse Epoque également, vendu le 4 juin 2009, chez Sotheby’s pour près de 35.000 euros, et dont voici la photographie : 



(c) Sotheby's

A vos enchères !

Informations pratiques :

Etude Delorme - Collin du Bocage.

Exposition :
Le vendredi 4 décembre de 11hà 18h
Le samedi 15 de 11h à 12h

Vente :
Samedi 5 décembre 2009, à 14h, salle 8, Hôtel Drouot.

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